Loup pyrénées : comment cohabiter avec ce prédateur qui s’installe dans le massif ?


Loup : définitivement installé dans les Pyrénées ?

Les attaques de loup se multiplient dans les Pyrénées, au grand désespoir des éleveurs qui voient leurs troupeaux décimés. Mais comment savoir si ces prédateurs sont de passage ou s’ils se sont installés durablement dans le massif ? Quel est le nombre de loups présents et comment sont-ils suivis par les autorités ? Voici un article qui vous explique tout sur la situation du loup dans les Pyrénées.

Des loups solitaires venus des Alpes

Le loup est une espèce protégée en France depuis 1993. Il a fait son retour dans les Alpes à la fin des années 1980, après avoir disparu du territoire français dans les années 1930. Depuis, il a colonisé progressivement d’autres régions, notamment le Massif central, les Vosges et les Pyrénées. Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), il y aurait environ 920 loups en France en 2021, dont une dizaine dans les Pyrénées.

Mais ces loups pyrénéens ne sont pas des loups autochtones. Ce sont des loups italo-alpins, venus des Alpes par dispersion naturelle. Ils cherchent à élargir leur territoire et à trouver des partenaires pour se reproduire. Pour l’instant, il n’y a pas de meute constituée dans les Pyrénées, seulement des mâles solitaires qui rodent sur certains secteurs de manière récurrente.

Des attaques récurrentes sur les troupeaux

Ces loups solitaires sont à l’origine de nombreuses attaques sur les troupeaux de brebis qui pâturent en estive dans les Pyrénées. Selon l’OFB, il y a eu 28 constats d’attaques « loup non exclu » sur le massif du Hautacam dans les Hautes-Pyrénées depuis le mois de mai, avec 43 brebis tuées et 12 blessées. Un nouveau loup serait responsable de ces prédations, mais son identité génétique n’est pas encore connue.

D’autres attaques ont eu lieu dans l’Aude, le Carlit, le Puigmal et la vallée d’Ossau. Dans le Pays basque, des éleveurs ont cru que le loup était responsable de la mort de plus de 100 moutons en juillet, mais il s’agirait plutôt de chiens errants. Les agents de l’OFB mènent des enquêtes pour déterminer l’origine des attaques et prélever des indices génétiques sur les cadavres ou les blessures des animaux.

Des mesures de protection et de régulation

Face à ces attaques, les éleveurs sont désemparés et réclament des mesures pour protéger leurs troupeaux et réguler la population de loups. Le Plan national loup 2018-2023 prévoit plusieurs dispositifs pour concilier la préservation du loup et le maintien de l’élevage pastoral. Il s’agit notamment :

  • de renforcer la prévention en aidant les éleveurs à s’équiper de clôtures électriques, de chiens de protection ou de cabanes mobiles ;
  • d’indemniser les éleveurs en cas de dommages causés par le loup sur leurs animaux ;
  • d’autoriser des tirs de défense ou de prélèvement sous certaines conditions pour limiter le nombre de loups ;
  • de créer des brigades mobiles d’intervention spécialisées dans le suivi et la régulation du loup ;
  • de sensibiliser et d’informer le public sur la cohabitation entre le loup et l’élevage.

Ces mesures sont-elles suffisantes pour apaiser le conflit entre les éleveurs et les défenseurs du loup ? Le loup est-il définitivement installé dans les Pyrénées ou va-t-il continuer à vagabonder ? Quel avenir pour le pastoralisme face à ce prédateur ? Autant de questions qui restent en suspens et qui alimentent le débat sur la place du loup dans notre société. 🐺

Sources :

Cet article a été rédigé par La Dépêche, en se basant sur les sources suivantes :