Bruno Le Maire appelle à plus de temps pour réformer les règles budgétaires européennes


Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a estimé samedi que la France et l’Allemagne avaient “encore besoin” de temps pour se mettre d’accord sur une réforme des règles budgétaires européennes, qui sont suspendues depuis le début de la crise sanitaire.

  • Contexte : Les règles budgétaires européennes, qui limitent le déficit public à 3% du PIB et la dette publique à 60% du PIB, ont été mises entre parenthèses en 2020 et 2021 pour permettre aux États membres de soutenir leurs économies face à la pandémie de Covid-19. La Commission européenne a proposé de prolonger cette suspension jusqu’à fin 2022, mais certains pays, comme l’Allemagne, plaident pour un retour rapide à la discipline budgétaire.
  • Proposition française : La France, qui préside l’Union européenne au premier semestre 2023, a proposé de réformer les règles budgétaires pour les rendre plus flexibles et plus adaptées aux besoins d’investissement et de transition écologique. Bruno Le Maire a notamment suggéré de ne pas prendre en compte les dépenses liées au climat et à la défense dans le calcul du déficit public, et de moduler les objectifs de réduction de la dette en fonction de la croissance potentielle de chaque pays.
  • Réaction allemande : L’Allemagne, qui est attachée à la rigueur budgétaire, a exprimé des réserves sur la proposition française, qu’elle juge trop laxiste et trop complexe. Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a déclaré vendredi qu’il était “prématuré” de discuter d’une réforme des règles budgétaires, et qu’il fallait d’abord se concentrer sur la relance économique et la lutte contre la pandémie. Il a aussi rappelé que toute modification des règles budgétaires devait être approuvée à l’unanimité des 27 États membres.
  • Appel au dialogue : Bruno Le Maire a appelé samedi à “un dialogue approfondi” entre la France et l’Allemagne sur la réforme des règles budgétaires, en soulignant qu’il s’agissait d’un “enjeu majeur” pour l’avenir de l’Europe. Il a reconnu qu’il y avait des “divergences” entre les deux pays, mais il a affirmé qu’il y avait aussi des “points de convergence”, comme la volonté de préserver la stabilité financière et de soutenir la croissance. Il a dit espérer parvenir à un “compromis” d’ici la fin de la présidence française.